Thèse de Myriam Marsot
Variation morphologique et fonctionnelle de l’oreille des primates : approches intra-et interspécifiques, entre contraintes phylogénétiques, allométriques, et écologiques
Débutée en octobre 2022
Financement : MESRI
Encadrement : Sébastien Couette et Patricia Balaresque
Soutenance le 18 décembre 2025
Résumé
L’oreille est un système sensoriel complexe, soumis à des contraintes phylogénétiques, allométriques et écologiques, et sa diversité reste encore mal connue en dehors de quelques espèces modèles. Cette thèse explore l’évolution de l’oreille chez les primates en combinant des approches morphologiques et fonctionnelles, et en mobilisant plusieurs échelles d’analyse, de l’individu jusqu’aux grands clades de l’Ordre. Nos analyses montrent que les structures auditives présentent une stabilité intraspécifique chez les individus du même âge, ce qui conforte leur comparaison à l’échelle interspécifique même à partir de faibles effectifs.
À cette échelle comparative, l’analyse de la morphologie auditive fonctionnelle révèle des regroupements morphoacoustiques parfois polyphylétiques (Tarsiiformes, Catarrhini, Platyrrhini- Strepsirrhini) qui traduisent des trajectoires évolutives distinctes, mais expliquant faiblement les différences écologiques une fois la phylogénie prise en compte. L’étude de la forme 3D de la cochlée nuance ce constat : si la structuration morphologique reste déterminée par la phylogénie et l’allométrie, certains groupes spécialisés suivent des trajectoires propres, elles-mêmes allométriques, et mettent en évidence des covariations entre forme cochléaire et milieu de vie. Enfin, l’analyse fonctionnelle de l’audition à partir des otoémissions acoustiques souligne le rôle prépondérant de l’environnement sur l’intensité de la réponse auditive et de certains traits biologiques sur la sensibilité fréquentielle. Dans l’ensemble, ce travail met en évidence que l’oreille des primates est structurée avant tout par l’histoire évolutive, les contraintes allométriques, ainsi que des facteurs écologiques et environnementaux. En croisant les échelles (intra- et interspécifique) et les dimensions (morphologie fonctionnelle, morphométrie 3D et audition), cette thèse propose un cadre intégré pour mieux comprendre l’évolution sensorielle des primates et ouvre la voie à des applications paléontologiques, notamment l’utilisation de l’oreille comme proxy potentiel pour inférer les niches écologiques et auditives des espèces fossiles.
Mots-clés
bioacoustique, évolution, sensibilité auditive, écologie sensorielle, macroévolution
Composition du Jury
Amélie Beaudet, laboratoire PALEVOPRIM, UMR 7262, Poitiers – rapporteure
Maëva Orliac, UMR ISEM, Montpellier – rapporteure
Sophie Montuire, EPHE PSL, Dijon – examinatrice
Jacob C. Dunn, Faculty of Science and Engineering, Anglia Ruskin University, Cambridge (UK) – examinateur
Sébastien Couette, EPHE PSL, Dijon – codirecteur de thèse
Patricia Balaresque, laboratoire CRBE, UMR 53000, Toulouse – codirectrice de thèse
- extrait:
- lien_externe:
- titre:
- Variation morphologique et fonctionnelle de l’oreille des primates : approches intra-et interspécifiques, entre contraintes phylogénétiques, allométriques, et écologiques
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- octobre 2022
- nom:
- Marsot
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- 202210
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Variation morphologique et fonctionnelle de l’oreille des primates : approches intra-et interspécifiques, entre contraintes phylogénétiques, allométriques, et écologiquesDébutée en octobre 2022
Financement : MESRI
Encadrement : Sébastien Couette et Patricia Balaresque
Soutenance le 18 décembre 2025
Résumé
L’oreille est un système sensoriel complexe, soumis à des contraintes phylogénétiques, allométriques et écologiques, et sa diversité reste encore mal connue en dehors de quelques espèces modèles. Cette thèse explore l’évolution de l’oreille chez les primates en combinant des approches morphologiques et fonctionnelles, et en mobilisant plusieurs échelles d’analyse, de l’individu jusqu'aux grands clades de l'Ordre. Nos analyses montrent que les structures auditives présentent une stabilité intraspécifique chez les individus du même âge, ce qui conforte leur comparaison à l’échelle interspécifique même à partir de faibles effectifs.
À cette échelle comparative, l'analyse de la morphologie auditive fonctionnelle révèle des regroupements morphoacoustiques parfois polyphylétiques (Tarsiiformes, Catarrhini, Platyrrhini- Strepsirrhini) qui traduisent des trajectoires évolutives distinctes, mais expliquant faiblement les différences écologiques une fois la phylogénie prise en compte. L’étude de la forme 3D de la cochlée nuance ce constat : si la structuration morphologique reste déterminée par la phylogénie et l’allométrie, certains groupes spécialisés suivent des trajectoires propres, elles-mêmes allométriques, et mettent en évidence des covariations entre forme cochléaire et milieu de vie. Enfin, l’analyse fonctionnelle de l’audition à partir des otoémissions acoustiques souligne le rôle prépondérant de l’environnement sur l’intensité de la réponse auditive et de certains traits biologiques sur la sensibilité fréquentielle. Dans l’ensemble, ce travail met en évidence que l’oreille des primates est structurée avant tout par l’histoire évolutive, les contraintes allométriques, ainsi que des facteurs écologiques et environnementaux. En croisant les échelles (intra- et interspécifique) et les dimensions (morphologie fonctionnelle, morphométrie 3D et audition), cette thèse propose un cadre intégré pour mieux comprendre l’évolution sensorielle des primates et ouvre la voie à des applications paléontologiques, notamment l’utilisation de l’oreille comme proxy potentiel pour inférer les niches écologiques et auditives des espèces fossiles.Mots-clés
bioacoustique, évolution, sensibilité auditive, écologie sensorielle, macroévolution
Composition du Jury
Amélie Beaudet, laboratoire PALEVOPRIM, UMR 7262, Poitiers - rapporteure
Maëva Orliac, UMR ISEM, Montpellier - rapporteure
Sophie Montuire, EPHE PSL, Dijon - examinatrice
Jacob C. Dunn, Faculty of Science and Engineering, Anglia Ruskin University, Cambridge (UK) - examinateur
Sébastien Couette, EPHE PSL, Dijon - codirecteur de thèse
Patricia Balaresque, laboratoire CRBE, UMR 53000, Toulouse - codirectrice de thèse
