Thèse de Sarah Prunot
Modifications des aléas climatiques favorables aux feux de forêt en France métropolitaine en contexte de réchauffement. Évolution et modélisation des risques et des pertes assurantielles
Débutée en avril 2025
Financement : bourse cifre, en partenariat avec Covéa
Direction : Albin Ullmann et Thierry Castel
Résumé
Les incendies de forêt sont principalement d’origine humaine, qu’ils soient accidentels ou non (Ganteaume et al., 2013 ; Ganteaume & Jappiot, 2013 ; Curt et al., 2016 ; Ganteaume & Guerra, 2018), la foudre représentant une cause naturelle minoritaire (environ 5 % des cas à l’échelle mondiale). Le changement climatique, en intensifiant les sécheresses et les vagues de chaleur (Ferranda et al., 2023 ; Seneviratne et al., 2006), favorise le dessèchement de la végétation et augmente les risques d’incendies en France (Jones et al., 2022). Si l’augmentation des surfaces brûlées semble liée à une hausse du nombre de feux, l’année 2022, marquée par plus de 60 000 ha brûlés avec un nombre d’incendies similaire à 2019, témoigne surtout de la montée des « mégafeux ». Cette évolution reflète l’impact du réchauffement climatique, en lien avec des modifications du cycle de l’eau (Laurent et al., 2024) et du bilan hydrique de la végétation (Laurent et al., 2023), ainsi qu’avec l’allongement et l’intensification des périodes sèches depuis les années 1950 (Raymond & Ullmann, 2021).
À partir de 2014/2015, une augmentation de l’évapotranspiration potentielle (ETP) semble marquer une nouvelle phase du réchauffement climatique. Contrairement à la fin des années 1980, cette hausse de l’ETP n’a pas été suivie d’une augmentation de l’évapotranspiration réelle (ETR), ce qui a entraîné une élévation du ratio ETP/ETR, notamment au printemps. Ce déséquilibre accentue les contraintes hydriques, rendant la végétation plus vulnérable sur le plan physiologique et modifiant structurellement le risque de sécheresse. L’augmentation de l’ETP résulte principalement d’une élévation combinée des températures de surface et du rayonnement solaire, renforcée par des conditions anticycloniques de grande échelle (Farranda et al., 2023) et des spécificités climatiques et physiographiques régionales et locales (Laurent, 2024 ; Petit et al., 2023). La répétition de sécheresses, impose de considérer à la fois les tendances de long terme (plusieurs décennies) et les épisodes courts tels que les vagues de chaleur ou les séquences sèches, à des échelles spatiales adaptées à l’évaluation et à la gestion assurantielle du risque d’incendie de forêt. Les déficits hydriques récurrents contribuent au dessèchement de la biomasse végétale. Combinée à des vents forts, cette biomasse sèche crée des conditions idéales pour le déclenchement et la propagation rapide des feux. Parallèlement, l’augmentation des constructions à l’interface entre les zones forestières et urbaines favorise les incendies d’origine humaine, amplifiant les dommages assurés.
Documenter l’évolution régionalisée d’indicateurs climatiques (e.g. séquences sèches, vagues de chaleur) et bioclimatiques (e.g. rapport ETP/ETR, bilan hydrique forestier) à des échelles temporelles emboîtées (pluriannuelle à infra-saisonnière) est un des premiers enjeux scientifiques de cette thèse. Les résultats attendus sur la caractérisation fine de l’aléa s’articulent avec le besoin du deuxième enjeu concernant la vulnérabilité tant environnementale qu’assurantielle. C’est au niveau de l’articulation et de la prise en compte de ces deux dimensions de la vulnérabilité que cette thèse ambitionne d’apporter une valeur ajoutée pour permettre la mise en place de la modélisation du risque, éprouvée par une étude de cas impliquant des simulations d’ensemble à partir du modèle WRF-Fire (Coen & al., 2013).
Mots clés
feux de forêt ; aléa climatique ; précurseurs bioclimatiques ; risque assurantiel
Comité de suivi de la thèse
Renaud Barbero, INRAE – RECOVER
Christelle Hély, EPHE – ISEM
- extrait:
- lien_externe:
- titre:
- Modifications des aléas climatiques favorables aux feux de forêt en France métropolitaine en contexte de réchauffement. Évolution et modélisation des risques et des pertes assurantielles
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- avril 2025
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- Prunot
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- 20250401
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Modifications des aléas climatiques favorables aux feux de forêt en France métropolitaine en contexte de réchauffement. Évolution et modélisation des risques et des pertes assurantielles
Débutée en avril 2025
Financement : bourse cifre, en partenariat avec Covéa
Direction : Albin Ullmann et Thierry Castel
Résumé
Les incendies de forêt sont principalement d’origine humaine, qu’ils soient accidentels ou non (Ganteaume et al., 2013 ; Ganteaume & Jappiot, 2013 ; Curt et al., 2016 ; Ganteaume & Guerra, 2018), la foudre représentant une cause naturelle minoritaire (environ 5 % des cas à l’échelle mondiale). Le changement climatique, en intensifiant les sécheresses et les vagues de chaleur (Ferranda et al., 2023 ; Seneviratne et al., 2006), favorise le dessèchement de la végétation et augmente les risques d’incendies en France (Jones et al., 2022). Si l’augmentation des surfaces brûlées semble liée à une hausse du nombre de feux, l’année 2022, marquée par plus de 60 000 ha brûlés avec un nombre d’incendies similaire à 2019, témoigne surtout de la montée des « mégafeux ». Cette évolution reflète l’impact du réchauffement climatique, en lien avec des modifications du cycle de l’eau (Laurent et al., 2024) et du bilan hydrique de la végétation (Laurent et al., 2023), ainsi qu’avec l’allongement et l’intensification des périodes sèches depuis les années 1950 (Raymond & Ullmann, 2021).
À partir de 2014/2015, une augmentation de l’évapotranspiration potentielle (ETP) semble marquer une nouvelle phase du réchauffement climatique. Contrairement à la fin des années 1980, cette hausse de l’ETP n’a pas été suivie d’une augmentation de l’évapotranspiration réelle (ETR), ce qui a entraîné une élévation du ratio ETP/ETR, notamment au printemps. Ce déséquilibre accentue les contraintes hydriques, rendant la végétation plus vulnérable sur le plan physiologique et modifiant structurellement le risque de sécheresse. L’augmentation de l’ETP résulte principalement d’une élévation combinée des températures de surface et du rayonnement solaire, renforcée par des conditions anticycloniques de grande échelle (Farranda et al., 2023) et des spécificités climatiques et physiographiques régionales et locales (Laurent, 2024 ; Petit et al., 2023). La répétition de sécheresses, impose de considérer à la fois les tendances de long terme (plusieurs décennies) et les épisodes courts tels que les vagues de chaleur ou les séquences sèches, à des échelles spatiales adaptées à l’évaluation et à la gestion assurantielle du risque d’incendie de forêt. Les déficits hydriques récurrents contribuent au dessèchement de la biomasse végétale. Combinée à des vents forts, cette biomasse sèche crée des conditions idéales pour le déclenchement et la propagation rapide des feux. Parallèlement, l’augmentation des constructions à l’interface entre les zones forestières et urbaines favorise les incendies d’origine humaine, amplifiant les dommages assurés.
Documenter l’évolution régionalisée d’indicateurs climatiques (e.g. séquences sèches, vagues de chaleur) et bioclimatiques (e.g. rapport ETP/ETR, bilan hydrique forestier) à des échelles temporelles emboîtées (pluriannuelle à infra-saisonnière) est un des premiers enjeux scientifiques de cette thèse. Les résultats attendus sur la caractérisation fine de l’aléa s’articulent avec le besoin du deuxième enjeu concernant la vulnérabilité tant environnementale qu’assurantielle. C’est au niveau de l’articulation et de la prise en compte de ces deux dimensions de la vulnérabilité que cette thèse ambitionne d’apporter une valeur ajoutée pour permettre la mise en place de la modélisation du risque, éprouvée par une étude de cas impliquant des simulations d’ensemble à partir du modèle WRF-Fire (Coen & al., 2013).
Mots clés
feux de forêt ; aléa climatique ; précurseurs bioclimatiques ; risque assurantiel
Comité de suivi de la thèse
Renaud Barbero, INRAE - RECOVER
Christelle Hély, EPHE – ISEM